(andrew) it's dangerous to know

Aujourd'hui avait été une longue journée. Il fallait toujours faire des enquêtes sur des faits improbables et à force je me demandais si ce n'était pas une caméra cachée. J'avais hâte de prendre Eliott à la garderie et que l'on rentre tranquillement à l'appartement ; que l'on se mette dans le canapé à regarder ses dessins animés et que l'on ne pense plus à rien. J'étais en marche pour la garderie quand je ressentis encore cette sensation d'être suivie. Cela durait depuis un sacré bout de temps et j'avais l'impression de virer folle. Zachary répétait sans cesse que c'était mon imagination qui me jouait des tours mais j'étais persuadée de ne pas être folle. C'était surement le fait que j'avais passé une longue journée la tête dans les dossiers et qu'un mal de tête était en train de me prendre, mais je perdais ma patience et cette fois-ci j'étais bien décidée de tirer toute cette histoire au clair tellement j'en avais marre. Je marchais dans une des rues les plus commerçantes de la ville et je ne pouvais pas intervenir parmi cette foule. Déjà que les habitants étaient particulièrement à cran depuis la catastrophe je ne pouvais pas me permettre de leur donner une fausse frayeur. J'avais décidé d'aller prendre un café à emporter quand même sur ma route. De toute manière j'en prenais toujours un quand je rentrais du travail. Je le bus tranquillement et je me mis en quête d'une rue tranquille. Du moins, où il y avait moins de gens. Au bout d'une dizaine de minutes j'en trouvais une et j'avais le temps avant d'aller à la garderie. Je passais dans cette rue, qui était dans mes souvenirs en plus un raccourci, et au bout de quelques minutes je jetais mon gobelet vide dans une poubelle à proximité avant de passer ma main vers la doublure de ma veste. « Ce petit jeu commence sérieusement à m'énerver ! » J'avais pris mon arme avant de me tourner vers l'inconnu qui restait tapis dans l'ombre. J'allais perdre mon sang-froid pour finir. Cette plaisanterie avait assez duré. « On ne vous a jamais dis que de poursuivre les gens pouvait faire acte de harcèlement ? Un tour au commissariat ça vous plairait peut-être ? J'ai tout mon temps. » Non pas vraiment, il fallait vraiment que je récupère Eliott. Cela m'embêterait bien de devoir faire demi-tour, en plus mon supérieur pourrait bien me faire travailler des heures supplémentaires. Il ne bougeait pas d'un poil, il ne parlait pas. Cela ne me rassurait pas spécialement mais j'avais toujours appris à canaliser ma peur et à ne rien laisser paraître. « Vous avez perdu votre langue ?! J'ai tout mon temps. On peut y passer la nuit. » J'avais toujours mon arme en main. Avec les événements de ces derniers temps il fallait toujours être prêt à se défendre. Je fixais l'ombre.